Je serais
un cerisier en fleurs, un matin de mai.
Sous la caresse du soleil, mes fines branches s'étireraient, altières de leurs parures.
Leurs pétales fièrement dressés, mes petites fleurs rappelleraient, par leur blancheur candide, que les merveilles de l'univers sont loin d'être taries.
Je serais
un champ de blé, un jour d'été.
M'abandonnant au bleu pur de la voûte céleste, je boirais l'exquise chaleur du soleil et me laisserais dorer par ses hardis rayons.
Généreusement gorgés de grains de blé, mes épis ondoyer aient sous le doux souffle de la brise, car qui sème l'amour et l'espoir, récolte le bonheur et la félicité.
Je serais
un hêtre mordoré, un soir d'automne.
Le zéphyr s'amuserait à se faufiler entre mes feuilles cuivrées, produisant par ce doux frôlement, une agréable musique.
Ainsi, tout passant, attiré par cette fine mélodie, regarderait vers le ciel et sentirait le brun chaud de mon apparat lui réchauffer le cœur.
Je serais
un sapin élancé, une nuit d'hiver.
Bien qu'entièrement emmitouflé dans un épais manteau de neige, mon cône pointerait toujours vers le ciel, la sève ne gèlerait point dans mes vaisseaux, mes branches demeureraient ornées de verdure tout au long de la saison froide.
Et cette ténacité face au froid, cette résistance devant la glace, cette poussée vers le haut rappelleraient qu'il faut toujours rechercher les sommets.
J'aurais aimé être ...
mais hélas,
je suis autre .
Tout à fait autre ...